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Le Petit Prince

Le Petit Prince est une œuvre de langue française, la plus connue d'Antoine de Saint-Exupéry. Publié en 1943 à New York, c'est un conte poétique et philosophique sous l'apparence d'un conte pour enfants.

Le manuscrit original est conservé à la Pierpont Morgan Library à New York sous la cote 131761.

Chaque chapitre relate une rencontre du petit prince qui laisse celui-ci perplexe quant au comportement absurde des « grandes personnes ». Chacune de ces rencontres peut être lue comme une allégorie.

Le langage, simple et dépouillé, parce qu'il est destiné à être compris par des enfants, est en réalité pour le narrateur le véhicule privilégié d'une conception symbolique de la vie.

Les aquarelles font partie du texte et participent à cette pureté du langage : dépouillement et profondeur sont les qualités maîtresses de l'œuvre.

On peut y lire une invitation de l'auteur à retrouver l'enfant en soi, car « toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. (Mais peu d'entre elles s'en souviennent.) ».

L'ouvrage est dédié à Léon Werth, mais quand il était petit garçon.

Le narrateur est un aviateur qui, à la suite d'une panne de moteur, a dû se poser en catastrophe dans le désert du Sahara et tente seul de réparer son avion.

Le lendemain de son atterrissage forcé, il est réveillé par une petite voix qui lui demande : « S'il vous plaît… dessine-moi un mouton ! »

Très surpris par cette « apparition miraculeuse », l'aviateur obéit, mais aucun de ses moutons ne convient au petit prince. Excédé, le narrateur dessine la caisse du mouton : « Ça, c'est la caisse. Le mouton que tu veux est dedans ». Le petit prince s'en montre cette fois-ci satisfait et remarque que le mouton « s'est endormi ».

Jour après jour, le petit prince raconte son histoire au narrateur. Il vit sur une autre planète, l'astéroïde B612, « à peine plus grande qu'une maison ». Son astéroïde avait été découvert par un astronome oriental que personne n'avait pris au sérieux à cause de ses vêtements traditionnels. Refaisant sa conférence en costume et cravate après une réforme dans son pays, il avait cette fois-ci été longuement applaudi.

Les activités du petit prince consistent essentiellement à ramoner les volcans et à couper les baobabs pour qu'ils n'envahissent pas sa planète. Une aquarelle pleine page montre une planète rendue inutilisable par trois baobabs qu'on a trop attendu pour couper. L'auteur indique que si ce dessin est effrayant c'est qu'il était « animé par le sentiment de l'urgence » en le dessinant. S'il s'agit des trois forces de l'Axe, la symbolique de la vigilance envers les baobabs et volcans à surveiller « même éteints » devient un message fort clair.

Après ces activités, le petit prince va contempler un coucher de soleil; son astéroïde est si petit qu'il lui suffit de déplacer sa chaise de quelques mètres pour cela : pas besoin d'aller loin pour trouver le bonheur.

Ayant assisté à la naissance d'une rose superbe — orgueilleuse, coquette et exigeante —, le petit prince découvre que l'amour… peut avoir des épines. Il décide alors de quitter sa planète et d'aller explorer les étoiles, en quête d'amis. Il a ainsi rencontré, murés dans leur solitude, une galerie de personnages : le monarque d'un empire factice (qui ne voit en lui qu'un sujet), le vaniteux (qui le voit comme un admirateur), le buveur qui boit pour oublier qu'il boit, le businessman propriétaire d'étoiles, l'allumeur de réverbère et le géographe écrivant d'énormes livres qui, au chagrin du petit prince, ne recensent pas les choses importantes de la vie, mais uniquement les pérennes.

Toujours en quête d'amis, le petit prince arrive sur Terre, et c'est encore la solitude et l'absurdité de l'existence qu'il va découvrir : sa rencontre avec le serpent qui ne parle que par énigmes, celle d'une fleur « à trois pétales », l'écho des montagnes.

Enfin, il arrive dans un jardin de roses. Il se rend alors compte que sa fleur n'était pas unique et devient bien malheureux. C'est alors qu'il rencontre un renard ; ce dernier lui explique ce que signifie « apprivoiser ». C'est grâce à l'enseignement du renard que le petit prince découvre la profondeur de l'amitié :

« On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. »
« Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. »
« C'est le temps que tu as perdu pour ta rose, qui fait ta rose si importante. »
« Droit devant soi on ne peut pas aller bien loin. »
Plus tard, le petit prince rencontre successivement un aiguilleur et un marchand avant de rencontrer l'aviateur — avec lequel il restera sept jours. Guidé par la fragilité et la candeur du petit prince, celui-ci finit par découvrir un puits dans le désert : « Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un puits quelque part. » Peu après, le petit prince explique au narrateur qu'il est arrivé sur Terre depuis près d'un an : il doit rentrer sur sa planète pour s'occuper de sa fleur dont il se sent désormais « responsable ». Il ne peut en revanche emporter son corps trop lourd et dont un serpent qui parle toujours par énigmes accepte de le libérer. En compagnie de l'aviateur, le petit prince revient sur le lieu exact où il était arrivé : « Il tomba doucement comme tombe un arbre. Ça ne fit même pas de bruit à cause du sable. »

Le petit prince sourit, il rira même éternellement dans les étoiles d'après le texte de Saint-Exupéry.

« J'aurais aimé commencer cette histoire à la façon des contes de fées. » Le regret du narrateur est clair. Pourtant, lors de sa parution, Le Petit Prince n'a pas reçu l'accueil de Terre des hommes ni de Pilote de guerre, considéré par les Américains comme « la plus grande réponse que les démocraties aient trouvée à Mein Kampf ». Pourtant, malgré sa chevelure dorée, son écharpe aérienne et son rire délicieux d'enfant, le Petit Prince est foncièrement grave. Il a vu le jour en temps de guerre et un dessin terrifiant d'une planète envahie par trois baobabs que l'on n'a pas su couper à temps, dessiné « avec le sentiment de l'urgence » écrit l'auteur, peut faire penser aux trois puissances de l'Axe.

Le Petit Prince fait son apparition dans les librairies aux États-Unis en 1942. Mais Saint-Exupéry y pense depuis plus de sept ans déjà. À moins que l'on ne puisse lire l'ouvrage comme une « autobiographie discrète ».

Michel Quesnel précise que « lorsqu'il fréquente les petits restaurants, Saint-Exupéry alimente sa patience en griffonnant, sur le papier gaufré qui lui tient lieu de nappe, l'esquisse d'un jeune personnage auquel il suffira qu'on l'ampute d'ailes inutiles et qu'on laisse rayonner ses cheveux pour qu'il devienne le Petit Prince ».

Petit à petit, les courriers personnels de l'auteur font apparaître la silhouette très nette que nous connaissons du personnage. En mai 1940, dans une lettre qu'il envoie à Léon Werth, à qui est dédié le livre, apparaît sur son nuage un petit personnage au regard courroucé, en face d'une planète habitée par un vieux mouton cornu, plantée d'arbres et ornée en premier plan par une rose.

Le personnage du petit prince aurait aussi été inspiré à Saint-Exupéry par la personnalité de Pierre Sudreau. Une autre histoire, tenace au Québec, affirme que le Petit Prince serait inspiré de Thomas De Koninck, fils de son ami Charles De Koninck chez qui il a séjourné à Québec en 1942.

L'ouvrage, vendu à plus de 134 millions d'exemplaires dans le monde, est traduit en 220 langues et dialectes : les langues les plus connues des cinq continents, mais aussi dans des langues moins répandues comme le breton, le tagalog aux Philippines, le papiamento à Curaçao, le féroïen aux îles Féroé, le frioulan en Italie, l'aragonais en Espagne, le romanche en Suisse, le quichua en Équateur, le guarani au Paraguay, ainsi qu'en Espéranto et dans les nombreuses langues de l'Inde : l'hindi, le télougou, le marâthî, le panjâbî, le tamoul, le malayalam. En 2005, Le Petit Prince fut traduit en toba, une langue amérindienne du nord de l'Argentine, sous le titre So Shiyaxauolec Nta'a. C'est le premier livre à avoir été traduit dans cette langue après le Nouveau Testament.

Saint-Exupéry a dédicacé Le Petit Prince à l'un de ses meilleurs amis, Léon Werth, écrivain et critique d'art. Ou plutôt, précise-t-il, à l'enfant qu'a été Léon Werth. Mais il a regretté par la suite de ne pas l'avoir dédicacé à son épouse Consuelo de Saint-Exupéry, qui est l'âme du livre.

Dédicace

PREMIER CHAPITRE CHAPITRE_02 CHAPITRE_03 CHAPITRE_04 CHAPITRE_05

CHAPITRE_06 CHAPITRE_07 CHAPITRE_08 CHAPITRE_09 CHAPITRE_10

CHAPITRE_11 CHAPITRE_12 CHAPITRE_13 CHAPITRE_14 CHAPITRE_15

CHAPITRE_16 CHAPITRE_17 CHAPITRE_18 CHAPITRE_19 CHAPITRE_20

CHAPITRE_21 CHAPITRE_22 CHAPITRE_23 CHAPITRE_24 CHAPITRE_25 CHAPITRE_26 CHAPITRE_27

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